Un Airbus A320 de la compagnie égyptienne EgyptAir reliant Paris au Caire s'est abîmé en Méditerranée dans la nuit de mercredi à jeudi avec 66 personnes à bord, dont 15 Français.
Le déroulé du vol :
A 23 h 09, le vol MS804 quittait le terminal aéroportuaire Paris-Charles-de-Gaulle et décollait dix minutes plus tard.
Vers 1 h 50, le pilote était en contact avec un contrôleur aérien grec, alors que l’avion se trouvait alors au-dessus de l’île de Kéa. Lors de ce dernier échange, le pilote n’indiquait « aucun problème », selon l’aviation civile grecque.
A 2 h 26, l’avion s’apprêtait à sortir de l’espace aérien grec en volant à 37 000 pieds. Le contrôleur grec a tenté de contacter le pilote, comme l’exige la réglementation, pour lui signaler qu’il s’apprêtait à rentrer dans l’espace aérien égyptien, sans succès. Aucune anomalie technique (altitude et vitesse) n’est détectée avant que l’avion ne sorte de l’espace aérien grec.
A 2 h 29, l’appareil est entré dans l’espace aérien égyptien. Le pilote ne répondait plus aux communications du contrôleur.
A 2 h 37, l’avion a fait deux virages brutaux et a chuté de 22 000 pieds. Le ministre de la défense grec, Panos Kammenos, a détaillé lors d’une conférence de presse :
« L’image que nous avons est qu’à 0 h 37 GMT [2 h 37, heure locale], l’avion, qui se trouvait à près de 10-15 miles* dans l’espace aérien égyptien, a effectué un virage de 90 degrés à gauche, puis de 360 degrés à droite en chutant de 37 000 à 15 000 pieds, où son image a été perdue, à environ 10 000 pieds. »
* 15 à 24 km
A 2 h 39, les contacts radars avec l’appareil sont perdus. L’appareil se trouvait alors à environ 280 km des côtes égyptiennes (175 miles), et non à une cinquantaine de kilomètres, comme EgyptAir l’avait indiqué dans un premier temps.
C’est à 3 h 15 que le vol aurait dû attérir au Caire.
La cause de cette disparition :
Pour le moment, le mystère demeure entier.
Le premier ministre égyptien, Chérif Ismaïl, a déclaré qu’il était encore trop tôt pour expliquer la disparition de l’avion, précisant n’exclure aucune hypothèse.
Le ministre de l’aviation civile égyptien, Chérif Fathy, a confirmé ne pas pouvoir « exclure l’hypothèse de l’acte terroriste » en raison de l'absence totale de message de détresse émis par l'équipage avant la chute brutale de l'appareil. Un peu plus tard, il a estimé que l’hypothèse d’une « attaque terroriste » était « plus probable » que celle d’une défaillance technique. « Mais je ne veux pas tirer de conclusions hâtives », a-t-il précisé à l’Agence France-Presse.
Le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) a confirmé que l’A320 d’EgyptAir a transmis des messages «Acars» (L'Aircraft Communication Addressing and Reporting System est un moyen de communication air/sol qui permet de récupérer pour analyses, les paramètres techniques de l'avion même lorsque celui-ci est en vol).
Ces messages sont transmis automatiquement par l’appareil et destinés à la maintenance. Ces éléments indiquent un début de fumée en cabine au niveau des toilettes et près du cockpit.
«Le BEA confirme qu’il y a eu des messages Acars émis par l’avion indiquant qu’il y eu de la fumée en cabine peu avant la rupture des transmissions de données», a déclaré un porte-parole à l’AFP. «Il est beaucoup trop tôt pour interpréter et comprendre les causes de l’accident tant que nous n’avons retrouvé ni l’épave, ni les enregistreurs. La priorité de l’enquête est de retrouver épave et enregistreurs de vols», a expliqué un expert de Agence France Presse.
Des débris retrouvés :
Des sièges d'avion et des valises ont été repêchées ce vendredi. Ces premiers débris de l'Airbus ont été découverts dans la matinée à 290 km au nord d'Alexandrie par les avions et navires déployés par l'armée égyptienne. Plusieurs pays, dont les États-Unis et la France, ont envoyé des moyens aériens et maritimes pour aider aux recherches.
De son côté, le ministre grec de la défense Panos Kammenos a précisé qu'un "membre humain, deux sièges et une ou plusieurs valises" avaient été retrouvés.
Grâce à ces recherches, les autorités espèrent comprendre comment le vol MS804 a brusquement disparu des écrans radar alors qu'il survolait, sans problème apparent et dans un ciel clair.
Les victimes :
L'appareil transportait 66 passagers. C'est via leur compte Twitter que la compagnie Egyptair a révélé la nationalité des victimes. Parmi eux, trente Égyptiens, quinze Français, un Britannique, un Canadien, un Belge, un Portugais, un Algérien, un Soudanais, un Tchadien, deux Irakiens, un Saoudien et un Koweïtien plus les sept membres d’équipages et trois agents de sécurité. Quelques passagers ont déjà pu être identifiés ce vendredi.
À l’aéroport du Caire, de nombreuses familles de passagers du vol MS04 ont été réunies dans un hôtel mis à leur disposition. Selon la correspondante de France 24 au Caire Assia Shihab, les proches des passagers n’ont eu que peu d’informations de la part des autorités égyptiennes.
Pendant près de 12 heures, en effet, les officiels égyptiens se sont contentés de dire que l’appareil, un Airbus A320 était porté disparu.